Fort de Bard

De nombreux documents témoignent de l'existence d'une garnison ostrogothe de 60 hommes à l'époque du VIème siècle qui défendait les “Clausuræ Augustanæ“, système créé pour défendre les limites de l'empire et qui a été défini comme “inexpugnabile oppidum“ grâce à son efficacité. En 1242, le fort fut cédé aux comtes de Savoie par les puissants seigneurs de Bard, et en 1661 Charles-Emmanuel Ier de Savoie dit Le Grand, y installa la garnison de contrôle du duché d'Aoste, après le démantèlement des maisons-fortes à Verrès et à Montjovet. Le Château a vu le passage de l'armée française en 1704 et de Napoléon Bonaparte en 1800 qui y trouva 400 militaires autrichiens préparés pour la lutte. C'est seulement grâce à son astuce que Bonaparte réussit à franchir la porte, car le système de défense de la forteresse était vraiment efficace. Pour éviter de nouveaux périls, le général a fait démonter le fort et l'appela "vilain castel de Bard". En 1827, Charles-Félix de Savoie, craignant une attaque du front français, renforça la structure du fort. Les travaux durèrent huit ans, et la structure de défense fut organisée sur deux niveaux, en forme de tenaille : l'ouvrage Ferdinand et l'ouvrage Mortiers, l'ouvrage Victor, l'ouvrage Gola et l'ouvrage Charles-Albert, structure qui existe encore aujourd'hui. Inutilisé jusqu'à la fin du XIXème siècle, le fort devint ensuite la poudrière de l'armée italienne jusqu'à 1975, quand il fut acheté par la région autonome Vallée d'Aoste en 1990 et complètement restauré en 2006.